1. Nous tenons tout d’abord à acter la situation surréaliste dans laquelle s’effectue le vote du budget de Soumagne pour 2018.
Tout d’abord, notons que la note de politique générale et financière a été rédigée par les seuls échevins sans la présence de la Bourgmestre. Or la Bourgmestre, c’est la Présidente du Collège et théoriquement, la responsable de la politique communale et du pacte de majorité qui est censé guider cette politique.
Ensuite, par contre, lors de la commission de mercredi dernier, réunion où les élus des citoyens nous, les conseillers, devons normalement poser des questions et recevoir des réponses, à part l’échevin des finances, aucun autre échevin n’était présent. Elle s’est donc déroulée en l’absence des échevins responsables notamment des travaux, de la mobilité et de l’aménagement du territoire, de l’enseignement et des nouvelles technologies, de la culture, de la jeunesse et du commerce, des sports et du logement, ainsi que celui des affaires sociales et président du CPAS. Pas de réponse donc aux questions des élus, nous, dans ces différents domaines.
Cette situation de dysfonctionnement de la commune et ce mépris de démocratie suffirait déjà en soi à justifier notre vote contre ce budget.
2. Il y a malheureusement aussi d’autres raisons qui justifient notre opposition à ce budget
– Pour le fonctionnement de la commune :
Certes, vous n’augmentez pas la pression fiscale de l’IPP et du CAPI mais notre commune se situe déjà dans la tranche supérieure de ce qui est autorisé.
Vous tablez sur des augmentations de dotations pour augmenter les recettes et sur des dépenses de transfert dont seule celle de la zone de secours augmente.
Pour équilibrer votre budget, vous comprimez les dépenses de fonctionnement de manière linéaire (de 230000 euros) Par ex, les écoles vont devoir réduire de 62 000 euros leurs dépenses en matériel didactique.
Le fonctionnement des services va devoir faire des économies et sans doute sous- estimées puisque vous ne tenez pas compte des probables augmentations des coûts notamment en matière d’énergie.
De même, nous remarquons que les parents pauvres de ce budget sont les secteurs qui s’occupent
de l’environnement et de l’énergie
de la culture (aucun investissement pour le centre culturel, rien pour les bibliothèques) mais 43000 euros pour la régie des sports, n’est-ce pas fort inégal ?
du développement économique (tourisme, commerces…)
– Pour les budget extraordinaire
C’est celui qui permet de réaliser des projets pour la commune et ses citoyens, il se réduit ici à peau de chagrin mais oblige malgré tout à recourir à l’emprunt pour environ 1 500 000 euros.
On peut certes épingler quelques points positifs :
l’aménagement des modes doux, et le projet de liaison cyclable Soumagne-Blegny-Dalhem pour lequel on a obtenu des subsides ;
des dépenses incontournables budgétisées pour remédier aux problèmes des inondations et de la pollution à l’amiante dans les bâtiments publics.
Pour le reste, les principales remarques que nous faisions lors du vote du budget 2017 restent malheureusement toujours d’actualité :
l’aménagement de la Place de la Gare est à toujours à l’arrêt et le zoning de Tignée n’est toujours pas en activité ;
un manque cruel de véritables investissements productifs, c’est-à-dire qui impliquent des économies pour l’avenir, tels que des travaux importants d’isolation des bâtiments et de production d’énergie renouvelable qui devraient s’inscrire dans le projet Pollec ;
un manque de vision globale (qui se traduit encore ici par exemple par la gestion chaotique des bâtiments scolaires à Cerexhe dont le budget d’aménagement est passé de 140.000 € à 305.000 € en un an) ;
un manque de prise en compte d’un monde qui change : pas de promotion prévue des circuits courts et des producteurs locaux, mais soutien à un projet de centre commercial d’un autre âge.
et la réduction à peau de chagrin de la gestion participative
En conclusion, ce budget essaye tant bien que mal de colmater des brèches ouvertes
par le manque de prévoyance de votre majorité (amiante, inondations, pollution du site de la Place de la Gare sont des problèmes qui auraient pu et dû être anticipés et évités),
par une insuffisante optimisation de la dette,
par une mauvaise gestion du territoire et du patrimoine immobilier (l’aménagement de l’école de Cerexhe dont le budget initial est plus que doublé la non-valorisation de toute une partie de l’ancienne coopérativel’attente prolongée d’un audit sur la valorisation du patrimoine immobilier communal…)
par un manque global de vision d’avenir pour la commune ( ex. le chancre toujours béant du site Reimco voué à un projet déjà plus que dépassé de centre commercial contesté autant par les riverains que par les nouvelles directives.
On peut ainsi résumer l’opposition de notre groupe Ecolo au budget 2018 :
C’est un budget d’une mauvaise gestion, qui coûte. Par exemple, les sommes allouées de 607 000 euros pour tenter de dépolluer le site de la Gare nous privent d’investissements dans des projets rentables.
Une gestion qui loupe le train de la transition vers un développement durable, dont chacun sait aujourd’hui qu’il conditionne notre avenir et celui de nos enfants.