Il n’est pas inutile de rappeler ce qui a conduit à l’élaboration de ce budget soumis au « plan de gestion ». Naguère, le PS vantait aux électeurs sa gestion de notre commune qu’il présentait comme exemplaire. Forte de ses certitudes, la majorité est restée sourde aux interventions de la minorité.

Depuis qu’Ecolo siège au CC de Soumagne, c-à-d depuis 2000, nous avons toujours refusé de voter le budget et, globalement, c’était toujours pour les mêmes grandes raisons.

Nous avons sans cesse dénoncé le fait que la majorité au pouvoir ( socialiste puis PS renforcé par l’apport du cdH ) n’avait pas de vision d’ensemble du développement de la commune, que le budget reflétait un ensemble de décisions budgétaires à court terme, prises en fonction des opportunités, des possibilités de subsides, des urgences, voire des impératifs électoraux.

À nos demandes répétées d’avoir pour Soumagne un peu plus de vision d’ensemble, de perspectives pour l’avenir, la majorité et son chef de file nous répondaient (non sans ironie souvent) qu’ils savaient ce qu’ils faisaient, ayant il est vrai une longue pratique du pouvoir et qu’ils géraient la commune en bon père de famille. Ce manque de perspective et de vision de l’avenir nous conduisent aujourd’hui à vivre une situation très préoccupante : un budget voté en retard (avril et non décembre), car en déficit.

À cet égard, il est paradoxal de voir d’une part le PS s’enorgueillir de sa longue présence au pouvoir, et d’autre part Mme la Bourgmestre se plaindre, y compris dans la presse, de l’héritage reçu. À l’épreuve des faits, la majorité ne peut en aucun cas, escamoter sa responsabilité.
Certes, on sait que la situation est difficile pour les communes en général et que certaines dépenses sont indépendantes de notre volonté, mais elles étaient largement prévisibles.
Ce qui nous arrive aujourd’hui aurait pu être anticipé et évité :

  • Le surcoût de la zone de police, les refontes des zones de secours, prévues par la loi du 15 mai 2007, tous ces projets étaient annoncés.
  • Les besoins accrus du CPAS étaient par contre inattendus dans leur ampleur, ils sont réels (150.000 €), mais, finalement, ils s’avèrent la moitié moins grave que prévu.
  • Il serait donc faux de prétendre que c’est uniquement de la dotation CPAS que viennent les difficultés actuelles du budget communal.

Votre politique vous a conduits à demander un prêt à la Région wallonne, de plus de 333.400 € qui appelle quelques remarques :

  • Sollicité pour 756.500 € dans les premiers documents fournis, il a été raboté de 400.000 €, ce qui est inquiétant pour le budget 2016.
  • Si l’on considère la déclaration à la presse selon laquelle la situation du directeur général coûte près de 100.000 € par an à la commune, on peut estimer que la gestion catastrophique de l’ensemble des heures supplémentaires depuis plusieurs années (+ de 10.000h) coûte au budget 2015 au moins une somme équivalente au prêt sollicité.
  • Ce prêt a aussi comme conséquence de mettre la commune « sous contrôle » de la région via le CRAC jusqu’à son remboursement complet prévu dans 20 ans.
  • Ce prêt entraîne également l’obligation pour la Commune de faire un plan de gestion qui nous contraint sous la pression du CRAC à des économies budgétaires, notamment une réduction de 10 % des dépenses de fonctionnement avec des conséquences sur les emplois communaux, une augmentation de taxes, une diminution des avantages sociaux et donc des retombées négatives pour l’ensemble des citoyens de Soumagne.
  • Ce plan de gestion établi sur 5 ans s’impose également aux entités consolidées qui seront au même régime de diète forcée : le CPAS, le Centre culturel, la Régie des Sports.
  • Quant au budget extraordinaire, on peut dire qu’il est inquiétant, minimal, revu à la baisse (de 1.147.000 € à 290.000 € en 2017) : pas de projet d’envergure, des travaux absolument nécessaires sont budgétés, mais les grands projets sont à l’arrêt : la Place de la Gare, pour laquelle de nouveau on prévoit des frais d’architecte pour 20.000 €. Combien donc nous a déjà coûté cette place sans que rien encore n’y soit fait, même pas les aménagements de sécurité pour les piétons et les cyclistes ? On aimerait bien le savoir. Le seul projet budgété pour 300.000 € est l’aménagement du rez-de-chaussée de l’ancienne coopérative. Et tout ceci est financé par notre fonds de réserve et des emprunts.

Nous ne voulons pas tirer sur l’ambulance et nous continuerons à soutenir les projets qui vont dans le bon sens, mais pour le groupe Ecolo plus, ce budget communal fait de nouveau un peu plus de la même chose. Les grands projets dans lesquels la majorité a investi ont mangé de l’argent et sont à l’arrêt et ne nous rapportent rien (Pce de la Gare, Mineral Product, zoning SPI) et face à cet échec, nous ne décelons aucun souffle créatif, aucun élan vers des projets porteurs d’avenir.

Vous comprendrez dès lors qu’en accord avec notre idéal politique, notre vote sera négatif.

Pour le groupe Ecoloplus

Anne-Catherine Martin